La chute spectaculaire de Bachar Al-Assad : 50 ans de règne balayés en quelques jours

La chute spectaculaire de Bachar Al-Assad : 50 ans de règne balayés en quelques jours

Le 8 décembre 2024 marque un tournant historique en Syrie. Après une offensive fulgurante, les rebelles ont pris Damas, provoquant la fuite de Bachar al-Assad, autocrate au pouvoir depuis près de 24 ans. Ce bouleversement met fin à un demi-siècle de domination du parti Baas et ouvre une nouvelle page incertaine pour ce pays ravagé par treize années de guerre civile.

Un règne bâti sur la répression et la violence

Fils de Hafez al-Assad, Bachar n’était pas destiné à diriger. Ophtalmologue formé à Londres, il a été rappelé en Syrie après la mort accidentelle de son frère aîné. Intronisé président en 2000, il a d’abord cultivé l’image d’un réformateur avant de plonger le pays dans une dictature brutale. Les espoirs de modernisation se sont vite évanouis face à une répression sanglante, culminant lors des révoltes de 2011 et de la guerre civile qui s’en est suivie.

Son régime, soutenu militairement par la Russie et l’Iran, a marqué l’histoire par son usage systématique de la violence pour conserver le pouvoir. Mais les récents événements montrent que même les alliances les plus solides finissent par vaciller.

Bachar Al-Assad

Une offensive éclair qui change tout

En seulement dix jours, les rebelles, menés par des islamistes radicaux, ont balayé les forces loyalistes. Ils ont pénétré Damas le 8 décembre, annonçant la fin de l’ère Assad. Selon des informations concordantes, Bachar al-Assad aurait fui la Syrie via l’aéroport de Damas, abandonné par ses propres troupes. Cette débâcle a mis en lumière l’effondrement rapide d’un régime qui semblait inébranlable.

Des scènes de liesse ont envahi la capitale : statues déboulonnées, prisonniers libérés de la célèbre prison de Sednaya, symbole des exactions du régime. Les rebelles ont proclamé une nouvelle ère pour la Syrie, appelant les exilés à revenir dans une patrie enfin libérée.

Entre espoir et incertitudes

Si la chute d’Assad est saluée par la communauté internationale, notamment la France et l’Allemagne, les inquiétudes demeurent quant à l’avenir du pays. La coalition rebelle, composée de factions hétéroclites, suscite des craintes de nouvelles luttes de pouvoir. La Turquie, Israël et d’autres acteurs régionaux suivent de près l’évolution de la situation.

Le souvenir des printemps arabes, où l’euphorie des révoltes a souvent laissé place au chaos, plane sur cette transition. La Syrie pourra-t-elle renaître de ses cendres ou sombrera-t-elle dans un nouveau cycle de violence ?

Un futur à construire

Le départ de Bachar al-Assad marque la fin d’une époque sombre, mais le défi de la reconstruction reste immense. Il s’agira de bâtir une société basée sur la justice, l’unité et la diversité. Ce moment historique est une opportunité unique, mais aussi une épreuve pour un pays encore meurtri.

Les regards se tournent vers les Syriens, porteurs de l’espoir de voir enfin leur nation renaître, libre des chaînes de la tyrannie. Une nouvelle page s’écrit, où tout reste à construire.

Ange Kanga